Philosophie de la transmission
Parmi mes lectures d’été, une retient particulièrement mon attention : la très belle tribune signée par Alberto Cavalli (Directeur exécutif de la Michelangelo Foundation et directeur général de la biennale Homo Faber) dans GESTE/S à propos de la « philosophie de la transmission ».
Extraits :
« L'apprentissage par un maître artisan expérimenté a une valeur que même les créateurs autodidactes reconnaissent comme étant incomparable. Tout artisan d'art dépend dans son évolution du modèle d'un aîné pour forger son propre langage ou ses méthodes de création.
Il nous incombe en tant que défenseurs du monde des métiers d'art de multiplier les opportunités de rencontre entre jeunes talents et maîtres artisans d’expérience.
[…]
En 2025, former les nouveaux entrants ne signifie pas simplement raffiner leurs approches techniques, développer leur sensibilité artistique et parfaire leurs gestes.
Former les maîtres de demain implique de leur conférer des compétences en communication digitale et personnelle, en gestion administrative de petite entreprise, en connaissances concrètes du domaine de la propriété intellectuelle et des réglementations liées à leur savoir-faire. Il s'agit donc de fortifier les professionnels de l'artisanat d'art, alors solidement aptes à faire rayonner leur activité.
[…]
Les défis les plus manifestes de ce secteur sont la disponibilité des talents neufs et les ressources financières des maîtres souhaitant se consacrer à la formation de la relève.
Cependant, deux autres grands défis existent : la bureaucratie, et ce que je nomme "l'espoir". Les démarches administratives dans tous les pays constituent pour les artisans d'art un obstacle considérable à leur capacité à transmettre leur savoir-faire à des apprentis.
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Bon nombre de créatifs ont exprimé se sentir perdus dans une réalité hautement digitalisée, laissés pour compte dans un métier parfois très traditionnel.
À mon sens, 𝘂𝗻 𝗮𝗿𝘁𝗶𝘀𝗮𝗻 𝗱'𝗮𝗿𝘁 𝗾𝘂𝗶 𝗮 𝗹'𝗲𝘀𝗽𝗼𝗶𝗿 𝗾𝘂𝗲 𝘀𝗼𝗻 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿-𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗽𝘁𝗲 𝗲𝗻𝗰𝗼𝗿𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗰𝗲 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗲𝗻𝗰𝗹𝗶𝗻 𝗮̀ 𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲𝗿 𝘂𝗻 𝘀𝘂𝗰𝗰𝗲𝘀𝘀𝗲𝘂𝗿. Il faut donc commencer par raviver la flamme de la pertinence des métiers d'art en l'âme des maîtres, pour que leur artisanat subsiste.»
Merci Alberto Cavalli pour ces mots justes qui touchent au coeur.
Oui, ravivons cette flamme, pour que vive le beau qui fait du bien !
𝑱𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒔𝒐𝒖𝒉𝒂𝒊𝒕𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒓𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆́𝒆 𝒑𝒍𝒆𝒊𝒏𝒆 𝒅'𝒆𝒔𝒑𝒐𝒊𝒓 !